Choisir la puissance de son moteur électrique est un point important. Elle doit être suffisante pour pouvoir se sortir d’un mauvais pas en cas de forte mer ou d’un coup de vent mais ne pas être trop surestimée car elle déterminera la taille du parc de batteries et donc le budget final.
La puissance nécessaire pour faire avancer un bateau à une vitesse voulue ou faire face à du vent-contre dépend de beaucoup de facteurs :
- Taille et forme de la (des) coque et des appendices,
- Poids,
- Fardage…
- des calculs théoriques peuvent donner une estimation de résistance / vitesse.
D’autres facteurs influent de manière significative sur la consommation :
- L’efficacité de l’hélice : 50/55 % pour une bonne hélice
- Les pertes mécaniques (frottements) : 95 % pour du très bon matériel
- L’efficacité du moteur contrôleur : 90/ 95 % pour un moteur synchrone à aimant permanent et commutation électronique … Beaucoup moins avec des moteurs asynchrone ou à excitation par balais
en savoir plus dans notre article Tous les moteurs ne sont pas équivalents ?
Au total moins de 50 % de la puissance consommée servira dans le meilleur des cas à la propulsion. La perte peut être bien plus importante avec un mauvais choix d’hélice, de moteur ou de matériel. Une économie peut parfois coûter chère quand on est obligé d’augmenter la taille du parc de batteries pour compenser une faible efficacité globale.
D’autres facteurs peuvent faire que 2 bateaux identiques aient des performances très différentes :
- la répartition des poids,
- l’état de la carène …
Alors comment estimer la puissance nécessaire pour son bateau ?
Il existe différents moyens :
- Comparer avec la puissance de son moteur thermique existant en CV ou en kW (1 kW = 1,4 CV)
mais attention la comparaison à des limites car les puissances ne sont pas calculées de la même manière.
Une bonne base pourrait être de convertir 1 KW pour 2 CV pour ce qui concerne la puissance, et donc la vitesse maximum, et 1 kW pour 3 CV en ce qui concerne le couple, qui permet de faire avancer le bateau dans des conditions difficiles. Nous vous expliquons pourquoi dans notre article Comment comparer puissance thermique et puissance électrique ? - Obtenir de l’architecte ou du constructeur la courbe de résistance du bateau dans l’eau et contre le vent.
Elle permet de retenir la puissance nécessaire pour se sortir d’un mauvais pas avec de la mer et du vent et d’estimer la consommation en KW du bateau par temps normal. On prendra soin de garder une marge car les courbes sont théoriques avec un bateau souvent peu chargé dont le poids est idéalement réparti et avec une coque et des hélices propres. - Pour vous aider, nous avons élaboré un outil issu d’un calcul théorique et des retours d’expérience suite à des essais en mer.
En nous transmettant quelques informations, nous pouvons vous fournir une courbe de puissance théorique par mer calme et avec du vent en fonction de la vitesse. Il s’agit là aussi d’un calcul théorique pour des moteurs inboard avec des bons rendements qu’il faut interpréter au regard de son expérience, de l’état de la mer et du bateau. L’outil a le mérite de montrer que le nœuds supplémentaire coûte parfois très chère en consommation.
Exemple de rendu d’un calcul de puissance
Cet outil est une aide à la décision et en aucun cas une recommandation. Notre expérience démontre que le poids en charge est souvent sous-estimé, nous vous invitons à prendre de la marge.
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d’estimation de puissance
Comment évaluer l’autonomie ?
Un moteur de 1 KW va consommer à pleine puissance 1 KWH sur une durée de 1 heure. On va doubler ou tripler l’autonomie en réduisant très peu la vitesse.
Une bonne pratique est d’avoir pour commencer un rapport de 1 entre KW (puissance du moteur) et kWH (capacité du parc batteries) quitte à prévoir la place pour une extension future. Attention cette règle s’applique avec des batteries LIFEPO. D’autres chimies imposent un parc plus important. Quand aux AGM, il faudra prévoir de pas pouvoir les décharger de plus de 50 %.
Il est possible pour un petit bateau d’embarquer par sécurité un petit groupe électrogène portable de 1 ou 2 KW. Branché sur le chargeur, il permettra de rentrer au port à petite vitesse même si les batteries sont vides.